Histoire de la Compagnie des Machines Bull

1933-1940

Le 24 janvier 1933, un comité de direction est créé  avec Georges Vieillard, administrateur délégué, Émile Genon, représentant BULL AG, Jacques Callies, Monsieur Schrimpf.

Afin de restaurer les finances de Bull, la commission des agents de Bull est réduite, celle de ATEIC (France) de 40 à 33.3%, celle de Bull AG de 10 à 7,5%. Priorité est donnée à la mise au point des machine sen service au dépens des innovations demandées par les désirs des clients convoyés par les agents commerciaux. 

Le 31 mars 1933, la compagnie H.W. EGLI BULL prend le nom de Compagnie des Machines BULL.dans laquelle  H.W. EGLI, conserve  25% , les capitaux français en ayant 75% (après rachat des actions d'A.T.E.I.C.) Deux nouveaux administrateurs entrent au conseil: Albert Mallez (assurances la Paix) - Pierre Callies (papeteries Aussedat). Le rachat de ATEIC entraîne la commercialisation directe en France par CMB. ATEIC sera mise en liquidation en 1937.

Le 5 mai 1933, Marcel Bassot est nommé administrateur délégué, Georges Vieillard conservant ses fonctions de direction.

Le 22 juin 1933, Robert Jourdain (président des Freins Jourdain-Monneret.) est nommé administrateur en remplacement de Vital Vindevoghel, ancien directeur d'ATEIC. Le comité de direction comporte le colonel Rimailho, Marcel Bassot, Jacques Callies et Robert Jourdain. Georges Vieillard et Emile Genon y ont voix consultative.

Le 11 août 1933, A la suite d'une augmentation de capital, Messieurs Duvoy, Fraipont Lamarche et Janson de Couet entrent au conseil d'administration en remplacement de Messieurs Doury, Hermieu,et Vieillard qui "ont mis leur siège à la disposition du Conseil".

Le 5 octobre 1933, au Salon de l'organisation commerciale, 44 rue Washington à Paris, Bull expose, au stand 41, un lot de poinçonneuses de modèles divers, 2 trieuses horizontales, dont l'une avec 13 compteurs de cases et 2 compteurs généraux, 2 modèles de tabulatrices imprimantes, tournant en liste à 140 cartes / minutes, 

Le 1 novembre 1933 Introduction de la tabulatrice T50 version étendue de la T30. T30 et T50 utilisent un dispositif à relais pour le contrôle de la sélection. La seconde T50 est livrée à la société danoise Hafnia.

Le 6 novembre 1933, Bull AG se voit son confirmer son rôle de commercialisation  en dehors de France, tandis que Guillermo Kraft obtient un mandat de représentation en Argentine.

Le 19 février 1934, en désaccord avec Georges Vieillard sur la comptabilité et une méthode de contrôle des budgets, le colonel Rimailho cède ses fonctions de président du conseil d'administration et du comité de direction. 

En avril 1934, la compagnie des Machines Bull demande la déconsolidation de l'article 525 ter du tarif douanier français en vue de la création d'une rubrique spéciale "machines à cartes perforées dites machines à statistiques et leurs pièces détachées" et de l'établissement d'un droit de protection. Cette protection viserait uniquement les États-Unis et l'Angleterre, seuls pays étrangers fabriquant ces machines. Le 6 juin 1934, le gouvernement Doumergue émet la directive  protectionniste suivante : "A l'heure où les Pouvoirs publics se préoccupent de renforcer les mesures de toutes natures prises contre le chômage et demandent au pays de multiplier les efforts en faveur de notre main d'œuvre et de notre production nationale", cette note stipule que" les marchés passés par les collectivités publiques et les services publics ou d'utilité publique dans lesquels l'État intervient pour 50% du capital doivent comporter l' emploi exclusif de produits ou matériaux d' origine française". La limite de 100.000 francs à partir de laquelle le service de l'Économie nationale doit être saisi en ce qui concerne les marchés passés avec des fournisseurs étrangers est abaissée à 50.000 francs. Tous les marchés comportant l'emploi de matériaux ou produits étrangers doivent être notifiés au Service de l' Économie nationale où ils seront enregistrés. Suite à une baisse sensible de la livre et du dollar, le 28 novembre 1934 un décret établit la protection douanière pour le matériel à cartes perforées par une taxe de 25% ad valorem.

Le 8 septembre 1934, voyage de Émile Genon aux États-Unis, avec l'objectif de conversations avec IBM ("Hollerith", dans le parler CMB). IL rencontre T.J. Watson.

Le 12 septembre 1934 Pierre Callies  directeur des papeteries Aussedat écrit à Marcel Bassot. Il souligne la nécessité de consolider l'affaire et de sauvegarder son indépendance. Il déplore le voyage d'Émile Genon aux USA et sa rencontre avec Watson (IBM). Il suggère une "dernière et substantielle" augmentation de capital (25% au groupe Aussedat , 25% au groupe Bassot et, si une souscription en dehors de ces deux groupes est nécessaire, que celle-ci soit faite aux USA, ce qui faciliterait des ententes hors d'Europe qui seront certainement à conclure un jour. Dans sa lettre, Pierre Callies regrette que la Compagnie se montre demandeur vis à vis de Watson et  souligne "qu'Hollerith est en fait fort inquiète d' un standing technique et commercial pour Bull et ne compte plus que sur la lassitude des dirigeants et de petites difficultés de trésorerie".

Depuis le début de 1934, la production aura été de 22 tabulatrices et de 15 trieuses (le parc installé s'établissant à 40 équipements, bien que le total des productions ait été de 66 tabulatrices et 48 trieuses, la cause en étant les échanges de matériels). On notera la première livraison à Olivetti Milan.

C'est en 1934 que sera lancée  la tabulatrice à impression alphanumérique AN7 à 120 lignes/minute. Les roues d'impression portent des chiffres et des lettres. Le 1er exemplaire fut exposé au salon pour les machines de bureau, puis livré au Port Autonome de Bordeaux. 

La réaction à l'introduction par IBM d'un nouveau standard de cartes (80 colonnes perforations rectangulaires provoque la réaction de Bull. Des propositions d'une carte à 60 colonnes à perforations carrées, d'une carte à 80 colonnes où Bull substituerait deux perforations carrées séparées de 2 mm à la perforation rectangulaire du concurrent sont étudiées.

Le 20 octobre 1934, au salon commercial d'automne, Bull expose expose deux nouveaux modèles : - Une poinçonneuse automatique et en série (PASOD). - Une tabulatrice alphanumérique intégrale T50. Les 90 roues d'impression contiguës de la tabulatrice comportent chacune toutes les lettres et chiffres plus un signe. Les totalisateurs et les dispositifs d'impression sont indépendants. La version T50, présentée sur le stand, possède 50 décimales d'impression splittables. Elle possède aussi un contrôle automatique à trois étages et un dispositif de sélection et de ventilation. Elle tourne à la vitesse minimale de 140 cartes/minutes.

En fin d'année 1934, le prototype de tabulatrice à soustraction proposé par  Georges Ziguelde  ancien de IBM embauché en mars 1933 avec ses deux frères André et Robert, est opérationnel.

Le 15 novembre 1934, Bull concède à Havas une exclusivité de financement de ses machines pour la location.

Au 31 décembre CMB fait apparaître un premier bénéfice d'exploitation : 816.904 francs. Le compte de résultat demeure négatif en raison de l'importance des amortissements. 

La CMB est soutenue par 80 actionnaires. Les actions  sont nominatives, non cotées en bourse et leur cession est soumise à l'approbation du conseil. Par rapport à 1932, les principaux nouveaux actionnaires sont : Compagnie Assurances Générales sur la vie, Compagnie des mines d'Aniche, Freins Jourdain - Monneret, Worms et Cie (armateurs et banquiers), Société centrale de dynamite.

En avril 1935, M. Samson du Couët démissionne du conseil d'administration et est remplacé par son beau-père, président du groupe d'assurance "La Paix".

Le 1 mai 1935, - Les études de CMB sont réorganisées de la manière suivante:
-Conception et schémas: K.A. Knutsen, dessinateur Fernand Hua. 
- Bureau d'exécution : M. Guerner, adjoint Guibert, dessinateurs Nordmann, Hannic, Scheid, Lindayes 
-Ateliers : M. Guerner, adjoints Moïse Vilcot pour la mécanique et Georges Ziguelde pour la partie électrique.

Le 13 mai 1935, Emile Genon rencontre .E. Braitmayer (vice-président d'I.B.M.), préparant la cession de 86 % des actions de Bull A.G. à IBM. Genon envisage également d'obtenir pour "l'Internationale" le contrôle de 40 % de C.M.B., garantit que C.M.B. règlera ses dettes envers Bull A.G.et certifie que la société suisse Bull A.G. possède par contrat le contrôle des droits de vente de C.M.B., ainsi que la vente ou location de ses machines dans le monde entier, à l'exclusion de la France, ses colonies, protectorats et pays sous mandat.
En juillet Marcel Bassot rencontre T.J. Watson à Paris à l'hôtel Ritz. Watson lui assure qu'une conclusion rapide pourrait intervenir pour "un accord honorable" avant le 15 novembre, date de son retour en Europe. On n'a, sur cette rencontre, que des documents indirects sous forme d'allusions dans différents textes. Il semble qu'à cette date, il était question, entre Hollerith et Bull, d'une "collaboration amicale en vue du développement normal et productif de C.M.B. aux points de vue financier, technique, industriel et commercial". Il semble aussi que, tout en "ménageant les actionnaires de Bull, cet accord dégageait les administrateurs de C.M.B. du passif élevé de la société".

La position des partisans de l'indépendance de Bull est la suivante:
CMB a besoin de capitaux pour assurer la continuité de sa production et le financement des nouveaux modèles à soustraction. Elle espère trouver les ressources nécessaires dans l'appui des pouvoirs publics, mettant en avant que CMB est la seule société française de machines à cartes perforées. CMB est soutenue auprès des pouvoirs publics par:
 - Le Contrôleur René Carmille, rapporteur de la commission mécanographique de l'armée.
 - Mr Essig, inspecteur des finances, membre de la commission des marchés. 
 - Mr Guinant, secrétaire général du ministère de la guerre. 
L'argumentaire de CMB sont les suivants : 
1- Les capitaux de CMB sont français à 75%. 
2- CMB est propriétaire de ses brevets. 
3- Si nécessaire, les administrateurs étrangers accepteront d'être remplacés par des Français (à l'exception d'Émile Genon, un des fondateurs de la Compagnie, citoyen belge et ancien combattant). 
4- En cas d'informations secrètes, Georges Vieillard sera le seul interlocuteur des ministères.
5- Le matériel Bull est l'un des meilleurs du monde. Sa tabulatrice est la plus rapide. 
6- Depuis la présence de Bull sur le marché, qui a entraîné la rupture d' un monopole, le prix des machines a baissé de 30 à 40%, le prix des cartes de 25%.

Le 11 juin 1935, René Carmille remet son rapport sur la "Fabrication de machines à statistiques et la situation particulière de l'industrie française en la matière", où il recommande les commandes publiques à la Compagnie des machines Bull, ne serait-ce que pour encourager IBM à maintenir des fabrications avancées à Vincennes.

Fréquentes réunions du Comité de Direction en vue d'analyser les offres de T.J.Watson qui avait indiqué à son représentant sa décision de ne donner aucune suite à toute proposition de nature à maintenir l'existence indépendante de C.M.B. 
 T.J.Watson est disposé à acheter les brevets et le fonds de commerce, à charge à ses collaborateurs d'en chiffrer le montant. Une offre de 2.800.000 francs est faite à C.M.B.


Le 25 novembre 1935, Emile Genon est convoqué à Berlin par T.J.Watson. A son retour, il n'a pas encore transféré les actions de Bull A.G., mais a donné un accord de principe sur ce transfert. Jean et Jacques Calliers tentent de trouver des compensations financières qui éviteraient la cession des actions d'Emile Genon à I.B.M. Faute d'un accord, Emile Genon cède ses titres de Bul AG à IBM le 3 décembre 1935 et démissionne le 4 décembre du conseil d'administration en de direction de CMB.

Le 7 décembre 1935 Après un nouvel examen approfondi de la situation industrielle, commerciale et financière de C.M.B., Jean Callies conclut à la nécessité d'une augmentation de capital de 6 millions. et Jean, Pierre et Jacques Callies présentent cette conclusion à Marcel Bassot qui la fait sienne. Puis, le Comité de Direction élargi (Knutsen, Doury, Bosman) analyse la possibilité de trouver une solution, en dehors d'accords avec IBM. Entretiens avec Jean Callies. Marcel Bassot déclare que sur l'augmentation finalement prévue de capital nécessaire (4 millions), il en souscrira 1 million. Jean Callies déclare assurer la souscription des 3 autres millions.


Le 18 décembre 1935, à 15 heures; dernier contact entre les représentants d'IBM et ceux de C.M.B. Roger A.Virgile (IBM), accompagné d'Emile Genon,  rencontre Marcel Bassot, Robert Jourdain, Georges Vieillard et Jacques Bassot. 
R.A. Virgile indique qu'IBM n'a pas maintenu ses propositions de juillet en raison de la situation financière de C.M.B., jugée trop mauvaise par les comptables de sa société. Thomas J. Watson ne fera plus de nouvelle proposition, mais écoutera toute nouvelle suggestion. R.A. Virgile souligne que si IBM a pris le contrôle de Bull A.G., ce n'est en aucun cas une "machine de guerre" dirigée contre Bull. Il accepte qu'Hollerith mette dans les administrations publiques les machines de perforation et de calcul dont Bull ne dispose pas, à condition que les machines soient dans des pièces séparées et qu'Hollerith fournisse la moitié des trieuses et des tabulatrices. Dans ces conditions, il n'est nullement dans les intentions de T.J. Watson d'inquiéter Bull dans aucune question de brevet. Ces déclarations de "paix tacite des brevets" n'ont de valeur (questions des perforations mises à part) que pour les machines de Bull actuellement connues en service. R.A. Virgile, qui a déjà fait visiter les installations Hollerith à Vincennes au colonel Rimailho et à E. Genon, déclare qu'il serait heureux si Mr Bassot et autant de collaborateurs qu'il lui plairait acceptaient de visiter ses ateliers.

17 heures. Le conseil d'administration décide de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 8 janvier 1936 avec à l'ordre du jour : - Réduction du capital social. - Suppression des actions de jouissance. - Augmentation de capital. 

Le 5 février 1936, Réunion du conseil d'administration : 
- Décision d'augmenter à nouveau le capital d'une somme de 2 millions de francs (8.000 actions de 250 francs soit 4 actions nouvelles pour 21 actions anciennes). 
- Marcel Bassot demande à être relevé de sa fonction d'administrateur délégué, pour raison de santé, et suggère d'y être remplacé par Jacques Callies dont le groupe est en train de faire un très gros effort financier. Jacques Callies accepte. Son traitement sera de 4.000 francs mensuels, augmentés de 8% sur le bénéfice après amortissements. 
- Le conseil décide de renoncer aux jetons de présence pour 1935. 
- Le conseil nomme administrateur la société AUSSEDAT, jusque là représentée par Jacques Callies.

Le 1 mars 1936, Joseph Callies (ingénieur ECP), frère de Jacques, entre à la Compagnie comme directeur technique, Hervé Callies (cousin des précédents) entre à la compagnie comme responsable commercial du secteur bancaire.

Le 27 mai 1936, décision est prise de convoquer l'assemblée générale ordinaire le 15 juin 1936. Il sera proposé aux actionnaires une résolution désapprouvant les tractations d'Emile Genon avec l'IBM, en conséquence desquelles la Compagnie a été obligée de considérer comme "caduc" le contrat qui la liait à la société BULL A.G..
La liste des transferts d'actions fait apparaître que le "Syndicat des utilisants de matériel mécanographique" (92 bis Av. Gambetta, Paris) a toujours une existence juridique. 427 actions lui sont transférées
Le 15 juin 1936 se réunit le  conseil d'administration qui réélit son bureau sans modification et décide l'appel des 2ème, 3ème et 4ème quarts de l'augmentation de capital de 2 millions décidée le 5 février 1936.


Le modèle ST120 remplace le modèle T50. La tabulatrice peut ainsi faire des soustractions et donc aborder les problèmes de comptabilité.

Le 12 juillet 1936, l'usine est organisée de la manière suivante:
services :
- Bureau de dessin, 9 personnes, dirigé par K.A.Knutsen.
- Bureau de fabrication, 5 hommes.
- Atelier
        a - Machines outils, 21 hommes
        b - Ajustage, montage mécanique, 56 personnes.
        c - Ajustage, montage électrique, 19 hommes et femmes.
        d - Mise au point et essais, les mécaniciens de ville dans leur temps libre et périodes de formation.
        e - Service d'entretien ville, 19 personnes.
Robert ZIGUELDE dirige (c) et (e), son frère Georges (d).

Le 5 octobre 1936
Réunion du conseil d'administration:
- Décision d'augmentation de capital de 2 500 000 francs (dix mille actions de 250 francs - une action nouvelle pour 5 actions anciennes). 
- La Société centrale de dynamite donne sa démission d'administrateur, en raison de sa trop faible participation au capital de la société.

Au conseil d'administration du 17 décembre 1936, 
- Sur demande de Jacques Callies, Mr Layat-Drompt est nommé nouvel administrateur (en tant que représentant d'un nouveau groupe de capitaux) qui ne sera effective que lorsqu'il   sera inscrit comme actionnaire sur les listes de la société, avec le minimum exigé par les statuts comme garantie de gestion administrative.
- Le conseil décide l'appel des 2ème et 3ème quarts de l'augmentation décidée le 5 octobre 1936. 
- L'administrateur délégué reçoit tout pouvoir pour appeler le 4ème quart à la date qui lui semblera convenable.

Au conseil d'administration du 8 mai 1937, 
- Mr Duvoy donne sa démission d'administrateur, cette fonction étant incompatible avec celle de commissaire aux comptes qu'il remplit dans diverses sociétés. 
- Les administrateurs acceptent l'abandon des jetons de présence de l'année 1936. 
- Le mandat d'administrateur du colonel Rimailho vient à expiration. Il est aussi président de la société BULL A.G.. Le Conseil prendra l'avis de son conseil juridique avant de proposer le renouvellement de son mandat.

Au conseil d'administration du 12 juin 1937, 
 Le conseil entérine la démission du colonel Rimailho. Il réélit son bureau à l'identique

Fin 1937, Le sixième exercice social fait apparaître un solde bénéficiaire du compte d'exploitation de 2.230.760 francs.
 Le bénéfice net de 532.425 francs est constitué en réserve.

En 1937, La tabulatrice ST à soustraction est perfectionnée par la création d'un tableau de connexion amovible, et la connexion avec des poinçonneuses PC. 
Un modèle spécial a été créé pour les banques, permettant le calcul direct des intérêts.

Au conseil d'administration du 19 mai 1938, 
Le conseil décide de réunir le 7 mai : 
- Une assemblée générale ordinaire pour approuver les comptes de 1937. 
- Une assemblée générale extraordinaire pour modification des statuts et augmentation (en une ou plusieurs fois) de capital de 5 millions de francs.
 Il effectue le contrôle des transferts de 300 actions provenant de la succession de Mme veuve Jacques Callies née Aussedat (Mère de Jacques, Jean, Joseph.).

Le 7 mai, après tenue de l'assemblée générale à 10 heures, 
- le bureau est réélu sans modification, 
- le conseil ratifie l'accord passé pour la compagnie par Jacques Callies avec K.A. Knutsen au sujet des droits et brevets hors d'Europe.

Au conseil d'administration du 20 juin 1938,
Usant de l'autorisation du nouvel article 5 des statuts (approuvé au cours de l'assemblée générale du 7 mai 1938), le conseil décide de porter le capital de 15 à 20 millions (20.000 actions de 250 francs - 1 pour 3). 

Au conseil d'administration du 29 juillet 1938
L'augmentation de capital est close et sera approuvée par l'assemblée générale extraordinaire du jour. 
Le conseil décide d'appeler comme administrateurs Joseph Callies et Jacques Bassot. 

Le 1 septembre 1938, Franklin Maurice (X 07) entre à la compagnie comme directeur des études.

En 1938, la tabulatrice est améliorée par la multiplication câblée.

Le 21 janvier 1939, Jean Callies est appelé comme administrateur puis le 4 mars 1939 sur proposition de Marcel Bassot, il est nommé à la présidence de la Compagnie. 
Usant de l'autorisation donnée par l'article 5 des statuts, le conseil décide de porter le capital de 20 à 25 millions de francs (20.000 actions de 250 francs chacune, 1 action nouvelle pour 4 anciennes avec préférence aux actionnaires actuels)

Le 6 avril 1939, la banque de Paris et des Pays-Bas met à la disposition de la société, jusqu'au 31 décembre 1939, un crédit d'acceptation de 6.750.000 francs contre délégation de marchés passés avec les administrations publiques. L'utilisation du crédit à un moment quelconque ne pourra pas dépasser le montant des sommes à recevoir. 
Le 26 mai 1939, le conseil d'administration prend l'engagement : - en cas d'appel de tout ou partie des trois quarts non versés de l'augmentation de capital, de verser les fonds à la banque de Paris et Pays-Bas en apurement, à due concurrence du concours apporté à la société. - de procéder à l'appel de tout ou partie du capital non versé sur première demande de la banque de Paris et des Pays-Bas et de lui en verser le montant dans les conditions indiquées ci dessus. 

Le 26 juin 1939; le bail de C.M.B .pour l'usine de l'avenue Gambetta est prolongé pour 9 ans. Il est assorti d'une promesse de vente de différents terrains proches de l'usine.

Le 25 août 1939, à la veille de la seconde guerre mondiale, est publié un décret de réquisition de CMB au titre de la défense nationale.

Le 28 aout 1939
 - une assignation reçue de la société BULL AG. 
- une action intentée contre la compagnie Electro-comptable  (IBM France) pour concurrence déloyale.

Le 15 décembre 1939 est créée la Société Belge des Machines BULL par rachat, par la CMB, du capital de la SOMECA.


Le 14 mars 1940, l'activité de CMB nécessitant l'accroissement des locaux de travail (bureaux et ateliers), le conseil décide la construction d'un étage surélevé sur une partie de l'usine. 


Le 11 juin 1940, sur l'ordre du ministère de l'armement, le personnel de Bull évacue l'usine de Paris Gambetta. L'armée allemande occupe paris à partir du 14 juin.

 

 


Georges Vieillard

 


Emile Genon

 


Jacques Callies