CII     SEMS    Bull-SEMS

Ligne Mitra

1971-1985

mitra_15_sxb.jpg (26380 bytes)
console d'un Mitra 15, conservée à Strasbourg

HISTOIRE

La ligne de produits Mitra est née en 1971 à l'intérieur de la CII pour servir de min-ordinateur de contrôle de processus. Il fut développé au sein de la division DPOAS qui n'était pas engagée dans le Plan Calcul. Lors de l'élaboration des plans  Unidata, les ordinateurs Mitra en furent tenus à l'écart.
Son objectif initial était de se substituer au CII 10010. Son nom de code était Q0.

Il fut fabriqué à un millier d'exemplaires pour la CII jusque 1975 dans l'usine de Toulouse de la CII.

Lorsque en 1975, la CII-A fut absorbée par Honeywell-Bull, ce n'est pas à cette société que furent transférés les activités Mitra, mais à une filiale de Thomson-CSF créée pour l'occasion, la Société Européenne de Mini-Informatique et de Systèmes (SEMS). La fabrication en fut transférée à Crolles dans la banlieue de Grenoble. Au total plus de 7000 exemplaires ont été fabriqués.

A noter la fabrication sous licence d'un modèle spécial par Videoton (Hongrie).

En 1982, après la nationalisation de CII-HB et de Thomson, la SEMS fut absorbée par le Groupe Bull. Cependant, la gamme Mitra se trouvait en compétition avec le Level-6 fabriqué sous licence Honeywell par CII-HB.
SEMS se retrouva dans le "Groupement d'informatique Distribuée" de Bull qui rassemblait les lignes de produits d'origine extra-Honeywell-Bull. Le réseau commercial du Groupe Bull limita les ventes des Mitra à la continuation des affaires contrôle de processus entamées avant la fusion, le marché de "process control" n'ayant guère été pénétré en France par le DPS-6.

En 1984, le centre de Louveciennes Village de la SEMS fut fermé et toutes les activités SEMS furent regroupées à Grenoble-Echirolles où elles retrouvèrent une autre ligne de process-control, la ligne Solar (héritée de Télémécanique).

Architecture

Le Mitra est un mini-ordinateur 16 bits construit en un seul chassis en technologie bipolaire TTL Texas Instruments.
Le processeur est micro-programmé via une mémoire de contrôle à 2 niveaux (l'un à 16 bits de large, l'autre commandant  directement les circuits logiques à mots de 48 bits). Cette mémoire de contrôle est en ROM avec une technologie LSI TTL.
Les types de données visibles du programmeur sont les octets, les mots et les double mots (32 bits) ainsi que les chaines d'octets.

Un banc (scratch pad) de 256 registres de 16 bits était utilisé pour ranger non seulement les registres adressables par le processus en cours mais aussi le contexte de plusieurs processus diminuant considérablement le temps de dispatching en cas d'interruptions.

Les entrées-sorties sont directement sous le contrôle du programmeur (directement ou via un processus asynchrone), soit simulant des canaux multiplexés par des microprogrammes, soit offrant des canaux rapides jusqu'à 3 -de débit maximum 2.5 Mo/s- par l'intermédiaire d' autres unités centrales Mitra (jusqu'à 3).

La mémoire centrale était  à tores magnétiques sur le Mitra 15, puis en DRAM MOS sur les modèles ultérieurs. Elle n'était pas limitée par la capacité d'adressage direct (64 K mots), grâce à des registres de base de processus ignorés du programmeur , sinon de l'éditeur de liens.

Modèles

Périphériques

Bandes Magnétiques (max 16)
Il y a avait un modèle basse vitesse à 25 ips (800/1600 bpi) et un modèle à 75 ips (1600bpi)

Disques (max 16)
un premier modèle de disques était à 5+ 5 Mo (5 Mo fixe et 5 Mo amovible). Le temps d'accès était de 50.5 ms, et le taux de transfert à 312 KO/s.
un second modèle de 50 Mo possédait un temps d'accès de 35 ms

Le sous-système DIRAM de la société Copernique a été proposé par la SEMS. Il incluait un cache de disque et des "disques électroniques". Il recevait des disques du type SMD. Le DIRAM était un contrôleur de disques du type RAID-1 avec duplication des données.

Disquettes
de capacité 256 Ko.

Logiciel

Systèmes d'exploitation

Plusieurs systèmes ont été offerts sur la gamme Mitra

  • MTR Moniteur Temps réel

  • MTRD Moniteur Temps Réel Disques

  • MTM Moniteur Tape Monoprogrammation

  • MMT2 Moniteur Tape Multiprogrammation

  • FMS2 File Management system
  • SCS un sous-système de communications
  • SCS2 évolution of SCS
  • TMS un autre  sous-système de communications
  • GT25 permettant l'utilisation du Mitra comme "remote terminal cluster" connecté à un autre Mitra sous TEMIS.
  • TRINU un moniteur transactionnel remplacé par TEMIS
  • TEMIS un sous-système comportant une gestion transactionnelle et une data base développées par Alcatel's TITN  

Il faut ajouter le rôle que le Mitra 15 a eu dans le développement de l'architecture de réseau NNA de la CII entre 1971 et 1976. IL a été utilisé comme  frontal sur l'Iris 80 sous le nom de MCR (Mitra 15) ou MCR2 (Mitra 125).
NNA était fondé sur les protocoles propriétaires CII TMM-VU (terminaux Iriscope 300), TMM-RB (remote-batch) et TMM-UC (connexion inter-calculateurs)

Langages

  • Macroassembleur

  • Cobol 74

  • Fortran 66

  • LTR v2 (langage temps réel des agences de la Défense Française)

  • Query

  • Basic

  • Pascal

HISTORY

The Mitra product line is born in 1971 within CII (Compagnie Industrielle pour l'Informatique) as a process control computer. It was produced by the DPOAS division, neither part of "Plan Calcul" product nor involved in Unidata.
It was targeted to replace the small process control computer CII 10010.

When in 1975, CII was absorbed by the Honeywell-Bull, its activities were not transferred to CII-HB but to another subsidiary of Thomson-CSF, created at that occasion, Société Européenne de Mini-Informatique et de Systèmes (SEMS). Mitra minicomputers were manufactured at Crolles plant in the Grenoble area.

In 1982, when the big industrial groups (including CII-HB and Thomson) were nationalized, SEMS was absorbed in Groupe Bull at French government demand. Obviously, the Mitra product line was in competition with Honeywell Level 6.
SEMS entered the "Groupement d'Informatique Distribuée" of Bull that isolated the product lines independent from Honeywell. And the Groupe Bull added to its offering the Mitra product line, targeting towards the process control market that Level 6 did not penetrate significantly.

A couple of years later, the SEMS activities (including manufacturing) were regrouped in Echorolles-Grenoble where yet another process control computer  Solar (inherited from Télémécanique) had been developed.

Architecture

Mitra was a 16-bits minicomputer. Its modularity was used to adapt the configuration, the peripherals and the software for each application of each customer.

Mitra processor complex instructions were interpreted by microprograms from a fast control store.

Data types referenced by instructions were: bytes, words, double words and byte strings.

Mitra 15 could address 64 registers of 16 bits used as accumulator, accumulator extension, instruction counter, index and base registers.

Operands could be addressed as immediate, indexed, indirect.

There were 32 levels of interrupts, processed with or without program context change or with microprograms context change. Time to process an interrupt (on Mitra 15-35) varied respectively from 3 µs to 30 and 300 µs.

Input-Output operations could be under program control, asynchronous by program interrupts, asynchronous under microprogram control (450 KBps) or direct memory access (2.5MBps)

Optional Features:

  • real-time clock
  • priority interrupts
  • floating point arithmetics (single precision with 24 bits mantissa  and  7 bits exponent, double precision 40 bits mantissa and 7 bits exponent).
  • continuous operation with 48V battery

Models

Peripherals

Magnetic Tapes  (max: 16)

  • There was two models of tapes at 25 ips (800/1600 bpi) and 75 ips (1600bpi)

Hard discs (max: 16)

  • A 5+5MB hard disc. One unit may include a fixed disc and a removable disc of 5 MB capacity, access time 50.5ms , transfer rate 312 KBps.
  • A 50MB hard disc with an access time of 35ms and a transfer rate of 312 KBps

The Copernique DIRAM feature has been also used on Mitra. DIRAM included a disc cache and an electronic discs and allowed the connection of SMD discs. DIRAM was a RAID-1 controller with duplication of data.

Floppy Discs

  • capacity 256KB

Terminals

  • Teletype
  • VIP 7700
  • BSC 3270
  • Ethernet
  • Minitel

Software

Operating Systems

  • MTR Moniteur Temps Réel
    real-time operating system (on Mitra 15-35, 115 and 125)
  • MTRD
    real time disc operating system
  • MTM
    monoprogramming operating system
  • MMMT2
    multiprogramming operating system

  • FMS2 File Management system
  • SCS
    a communication subsystem
  • SCS2 evolution of SCS
  • TMS
    another communication subsystem
  • GT25
    terminal cluster controller, allowing to use Mitra as a remote terminal cluster for another Mitra under TEMIS.
  • TRINU
    a transaction monitor, phased out towards TEMIS
  • TEMIS
    transaction and data-base subsystem developed by Alcatel's TITN software house

The Mitra was also the base of the New Network Architecture developed by CII in 1971-1976. The system (hardware and software) used as a Front-End processor was called MCR (first Mitra 15 version) and MCR-2 (based on Mitra 125).
NNA was based on proprietary protocols TMM-VU (Iriscope 300 display terminals), TMM-RB (remote batch) and TMM-UC (computer to computer links)

Languages

  • Macro assembler
  • COBOL 74
  • FORTRAN 66
  • FORTRAN 77
  • LTR v2 Langage Temps Réel -a standard of French Defense agencies-
  • QUERY
  • BASIC
  • Pascal

Customers

A total of 7,929 systems have been manufactured between 1971 and 1985. The great majority of them was  sold in France. A small number (180)    have been sold internationally (Benelux, Spain, USSR, Indonesia and Australia). A license to produce Mitra computers was also granted to Videoton of Hungary.

 


Mitra 15 noeud du réseau Cyclades