CII 

Compagnie Internationale pour l'Informatique

1967-1975

Le Plan Calcul

Le Gouvernement français a pris l'initiative d'une intervention sur l'industrie informatique entre 1964 et 1966, suite à la prise de contrôle de la Compagnie des Machines Bull par General Electric. Les objectifs des services gouvernementaux étaient de maintenir une industrie de production d'ordinateurs, ainsi que d'assurer les besoins d'une Défense Nationale que le président De Gaulle voulait plus indépendante des États-Unis.
Les éléments mobilisables étaient, d’une part une petite compagnie française, la SEA, d’autre part les filiales de grands conglomérats de l'industrie électronique, notamment la CAE, qui intégraient des ordinateurs d'origine américaine dans des systèmes industriels ou militaires.
Le Plan Calcul devait fédérer et intégrer ces éléments dans une champion national capable de rivaliser dans tous les domaines avec Bull-General Electric et IBM.

La CII prit une existence légale le 6 décembre 1966 avec un capital partagé entre CITEC à 56.4%, filiale commune à CSF et CGE qui avait elle-même comme filiale la CAE, Schneider à 33.3% sous forme d'un apport de la SEA et le groupe Rivaud à 10.3% (comprenant Intertechnique, resté hors du nouveau groupe, mais qui possédait une participation minoritaire dans la CAE).
Le premier président fut Jacques Maillet, qui resta cependant président d'Intertechnique. Le directeur général fut d'abord Robert Rémillon qui dirigeait la CAE, puis, dès 1968, Bernard Dorléac (en provenance de la société de missiles SEREB).

 

The French Plan Calcul
 

The French government initiated a State's sponsored initiative in 1965, after Compagnie des Machines Bull was take-over by GE. It aimed at maintaining a national computer industry and at sustaining the needs of National Defense that France wanted more independent from the U.S.

The existing French structures were a small indigenous computer company - the SEA - and the subsidiaries of the large French electronic conglomerates, whose know-how was in the integration of American designed computers into industrial or defense real-time systems.

Plan Calcul was to federate and integrate them in a single company, able to compete in all azimuths with Bull-General Electric and IBM.

 

CII became a legal entity on 6th December 1966 by merging SEA and a large part of CAE. 

The first chairman was Jacques Maillet, also founder and chairman of Intertechnique. The president was initially Robert Rémillon who was the head of CAE.

 

La CII naquit dans une ambiance conflictuelle. Les sociétés mères bataillèrent pour récupérer les activités de contrôle industriel de la CAE. A l'intérieur de CII, l’abandon des projets de la SEA et l'absorption de ses équipes études (particulièrement des architectes) fut mal vécue (mauvaises relations entre les dirigeants de la CAE et F.H. Raymond, ancien patron de la SEA). Le plan calcul avait prévu que ces équipes SEA préparent la gamme II du Plan calcul. Mais ce volet du Plan s’avéra incompatible avec l’adoption de la filière d’ordinateurs américains SDS et le développement de la gamme moyenne Iris par des équipes animées par des transfuges de Bull.

Le plan calcul fixait des objectifs plus qu'ambitieux dans l'informatique de gestion pour la CII. On peut dire que celui de fournir une machine moyenne, l'Iris 50, a été tenu. Mais cette machine ne dut qu'au support de la Délégation d'acquérir une place notable dans les administrations françaises et dans les pays soumis à l'ostracisme des États-Unis.

Cet appui, à la fois commercial et financier, fut également utile pour faire une place décente à une machine d'origine SDS, le 10070 et d'en dériver une machine multiprocesseur l'Iris 80.

Le Plan Calcul conduisait à développer deux lignes de produits mainframes, avec des logiciels incompatibles, auxquels il faut ajouter le support de mini-ordinateurs d'origine SDS, l'introduction de dérivés de l'Iris 50 (Iris 60) et le développement d'une nouvelle gamme de minis (Mitra 15). D’où une faible rentabilité de ces produits

The merger leading to CII implied that CAE’s process control applications were to be separated from the computer manufacturing.

It was intended that the SEA’s R&D department became the advanced development group of CII to prepare a future line of computers. Yet the policy of the dominant CAE staff assigned SEA’s innovative teams in the backwaters of the company, while CII’s development were based mainly on SDS computers, and later on the design by ex-Bull engineers of a novel series of mid-size universal computers, Iris.

Plan Calcul had assigned CII with overambitious goals. The objective to develop a medium size business computer was reached. However, that line would have probably collapsed without the support of Délégation à l'Informatique into the French administration market and in socialist countries that were embargoed by United States.

The support of the Délégation was key to the commercial success of the CII 10070 (SDS Sigma 7), and to that of its French designed successor Iris 80.

Il était prévu de répéter le jeu des fusions pour constituer une entreprise européenne. C'est ainsi que Siemens, Philips et CII, encouragés par les gouvernements français et allemand, créèrent Unidata en 1972. Siemens et CII se partageant une ligne équivalente au système S/370 de IBM, Philips se limitant au bas de gamme des systèmes de gestion.

Le plan produits élaboré par Unidata partageait la gamme entre CII et Siemens de façon à permettre des stratégies commerciales relativement indépendantes pour les deux entreprises: continuation de l'offre RCA/Siemens d'une part, continuation de la ligne Iris 80 d'autre part.

Cet ensemble de produits -deux systèmes à produire par CII, un moyen et un gros- s'ajoutait aux dérivés de l'Iris 60 encore  en cours de livraison et comportait un alignement technique sur les standards Siemens (sous-systèmes périphériques, et une certaine compatibilité avec IBM).

La rivalité entre Siemens et CGE, actionnaire alors minoritaire mais avec pouvoir de blocage, sur des métiers n'ayant guère à voir avec l'informatique (turbo-alternateurs, matériel ferroviaire, chaudières nucléaires, téléphone) amena CGE à explorer une stratégie alternative à Unidata qui consistait à faire absorber CII par Honeywell-Bull, et à "vendre" cette stratégie au nouveau gouvernement de Giscard d'Estaing au début de 1975. Côté Honeywell-Bull, cette stratégie permettait de desserrer la dépendance de sa maison mère américaine et lui donnait accès aux commandes de l'administration française dont l'absence commençait à impacter sa rentabilité.

 

In the early 1970s, as envisioned in the original Plan Calcul, CII began to negotiate international agreements, in the perspective of a European merger. In 1972, encouraged by their governments, Siemens, Philips and CII created Unidata.

The Unidata product plan called for sharing the development of the new product line between Siemens and CII, allowing each company to pursue independent marketing strategies : continuation of RCA/Siemens offering for one side, continuation of Iris line for the other.

The product set included two new systems to be developed by CII - one medium and one large. It was added to the derivatives of Iris 60 and implied an alignment on Siemens adopted standards (I/Os and Spectra architecture)

The Unidata strategy eventually failed mainly through conflicts of interest between CGE , still an influent shareholder of CII, and Siemens on other fields (nuclear power plants, telephone etc...). CGE began to envision an alternative strategy to Unidata that consisted by having CII taken over by Honeywell-Bull. CGE and HB succeeded to "sell" the idea to the French Government in 1975.

Histoire de CII
 1967-1969
 1970-1971
 1972-1975

Histoire de Sperac

milestones of CII History

milestones of Unidata History

vision : 18 janvier 2007 .