LE SIRIS 3

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1-NAISSANCE DE SIRIS 3.

Le plan Calcul avait prévu au dessus de P1 (l'IRIS 50) une machine P2, compatible avec P1 (et non avec P3, qui deviendra l'IRIS 80). Les caractéristiques de P2 sont choisis pour atteindre le niveau de performance prévu par le Plan Calcul pour cette machine et pour remédier aux faiblesses constatées sur IRIS 50. P2 aura une capacité de 1024K, ce qui, à l'époque, paraissait énorme pour une machine de moyenne puissance, et de plus offrira un système de mémoire topographique inspirée de celle du 10070 afin de pouvoir utiliser des partitions de longueur variable (en fait ce dernier dispositif, bien que réalisé, ne sera jamais annoncé; nous en verront la raison ultérieurement). P2 verra le jour sous le nom d'IRIS 60.

Une machine de la taille et de la performance d'IRIS 60 ne pouvait se contenter de SIRIS 2, qui était un DOS amélioré, mais nécessitait un système du niveau d'OS/MFT. En plus des limitations fonctionnelles SIRIS 2 souffrait de limitations cachées, par exemple les tables systèmes étaient sur un demi-mot et non sur un mot d'où des capacités d'adressage insuffisantes à ce niveau de système.

Ceci a conduit, début 1971, à la conception d'un nouveau système du niveau d'OS/MFT mais compatible avec le système du niveau inférieur, SIRIS 2. Compatible cela voulait dire mêmes fichiers, mêmes IMTs, mêmes cartes de commande. Par contre les limitations internes à SIRIS 2 telles la dimension des tables du système seraient levées (tables sur un mot). Ce sera le projet SIRIS 3.

Les principales caractéristiques fonctionnelles de SIRIS 3 sont les suivantes: Les partitions de SIRIS 2 cèdent la place à des régions qui toutes permettent de faire de l'enchainement de travaux, ceci implique un nouveau moniteur d'enchainement permettant de gérer des queues multiples et des priorités entre travaux. Dans SIRIS 3 le SGF sera un service système résidant accessible sous forme d'appels système, à l'intérieur de chaque région il sera possible d'effectuer du multitasking, la protection entre programmes sera améliorée et un système de spoolers automatiques appelés, comme toujours à la CII, symbionts sera disponible. Enfin il était prévu la gestion dynamique de la taille des régions grâce à la mémoire topographique.

2-L'ABANDON DU PROJET AU PROFIT D'UN SIRIS 2 ETOFFE.

En 1971, SIRIS 3 apparaissait comme le projet majeur de la CII, mais voilà que l'accord UNIDATA est conclu avec PHILIPS et SIEMENS; cet accord prévoit le développement d'une nouvelle ligne de systèmes commun aux trois compagnies. Dans ces conditins SIRIS 3 n'est plus que le système d'une machine intérimaire, qui a une durée de vie limitée et qui donc doit être développé au moindre coût. Pas question cependant de l'abandonner car SIRIS 2 est vraiment trop insuffisant pour IRIS 60 et la compagnie a déja promis à certains gros clients une bonne partie des fonctionnalités de SIRIS 3 et le nom lui-même a déja filtré.

Par chance, en parallèle avec SIRIS 3, la CII avait entrepris le développement d'un symbiont pour SIRIS 2. Le besoin était flagrant pour les gros clients IRIS 50 (n'oublions pas que SIRIS 3 ne pourrait pas tourner sur IRIS 50, pas de mémoire topographique et taille de mémoire, 256K, insuffisante), en outre il devait permettre en cas de retard, prévisible, de SIRIS 3 de faire patienter les clients IRIS 60. Il fût donc décidé d'étoffer SIRIS 2-symbionts pour lui donner les caractéristiques externes annoncées pour SIRIS 3 et de le rebaptiser SIRIS 3. En pratique cela revenait à réécrire le moniteur d'enchainement, la gestion mémoire et des régions ainsi que la gestion des travaux. Par contre les tables restaient sur 15 bits, ce qui limitait les possibilités du système, le SGF restait incorporé à l'édition de liens, il n'y avait pas de multitasking ni de gestion de la mémoire topographique qui, pour cette raison ne sera jamais annoncée. Par contre SIRIS 3 pourra être exécuté sur les grosses configurations d'IRIS 50, ce qui supprime l'intérêt de SIRIS 2 symbionts qui ne sera donc pas livré. L'opération sera parfaitement réussi, les clients n'y verront que du feu et seront satisfait du produit livré.

3-CALENDRIER

La première version de SIRIS 3, appelée W10, au même niveau fonctionnel que la version V14 de SIRIS 2, sera livrée en clientèle fin Avril 1973. Un an plus tard SIRIS 3 W11, similaire à SIRIS 2 V14.2 est livrée à son tour en clientèle.

Des numérations différentes pour des versions de SIRIS 2 et SIRIS 3 fonctionnellement équivalentes introduisent des confusions, aussi la décision est prise d'aligner la numérotation de SIRIS 3 sur celle de SIRIS 2. On passe donc à la fin 1974, de W11 à W15, qui apporte le support des disques de grande capacité MD 100 (100M octets).

A partir de la V16 seule l'appellation SIRIS 3 subsiste, les fonctionnalités SIRIS 2 étant assurées par un système dépouillé, option de la génération de système. Cette version, livrée en Février 1977 apporte l'accès disque partagé entre deux calculateurs, la reconnaissance automatique de volume, le support des disques MD 200, qui comme leur nom l'indique contiennent 200M octets, et des dérouleurs 3200 bpi.

la raison ultérieurement). P2 verra le jour sous le nom d'IRIS 60.

                                                                                       Marc Lévy

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