Sur le plan professionnel, ses apports à l’informatique en général, et à celle de Bull en particulier, sont remarquables. Diplômé d’un « Master’s degree » du MIT en 1966, il se sentait avec fierté un vrai « Multicien ». Il avait eu la chance de recevoir une formation supérieure en informatique, discipline encore inexistante ou balbutiante en Europe. De 1966 à 1968, il accomplit une première mission en France, à Bull-General Electric. Il revient à Paris en 1971, pour  devenir l’un des principaux architectes de GCOS 64, devenu GCOS 7, encore très utilisé aujourd’hui, car cet excellent système d’exploitation est performant, robuste et très ouvert.

   Plongé dans les différents stratégiques entre Français et Américains, il choisit toujours le camp Bull, et sa double connaissance des Américains et des Français lui permet de remporter, au nom de Honeywell Bull, plusieurs succès dans les négociations des années de gestation de la NPL - New Product Line. Il devient alors naturellement « un gardien des tables de la loi » de l’architecture GCOS, permettant ainsi d’éviter des divergences non contrôlables, qui auraient probablement conduit à son abandon rapide. Il assure cette mission jusqu’en 1988.

   Ayant alors quitté Bull, et après avoir développé des activités variées, il entre dans le monde des consultants en informatique, notamment dans le domaine des applications industrielles. Son intelligence brillante le fait immédiatement reconnaître.

    Sur le plan personnel, il s’était créé un personnage original, remarqué, derrière lequel se cachait une très grande gentillesse et une solide chaleur humaine. Nous garderons tous en mémoire son humour, sa franchise et son sens de la camaraderie.

   Sous une étiquette de « technicien pur et dur » se cachait aussi un vrai talent de pédagogue. Il savait expliquer des choses complexes, avec des mots simples, y compris à des profanes en informatique. Et, miracle, ces derniers comprenaient …

   Nombre d’entre nous ont le souvenir des discussions techniques qu’il animait, tant elles étaient enrichissantes. Il faisait partie de ces rares personnes que l’on pouvait interroger sur n’importe quel sujet, et dont les réponses apportaient toujours, ou bien des solutions, ou bien des réflexions constructives.

   Dave était un francophile ferme et convaincu. Nous devons rappeler son sens aigu de la diplomatie. Contre vents et marées, il maintenait le cap tracé sans équivoque, à savoir le succès de GCOS. Il exprimait fermement cette position, aussi bien dans les réunions internationales que dans les discussions internes avenue Gambetta.

  Pour tout ce que tu nous a apporté, pour ta gentillesse, merci Dave