COMPAGNIE DES MACHINES BULL

CMC-7

1959 -

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exemple de police TrueType CMC7 IDAutomation 

HISTOIRE

A la fin des années 1950, les banques du monde entier désiraient s'affranchir de la saisie des informations situées sur les chèques en passant par la carte perforée, procédé onéreux et générateur d'erreurs. Aux États-Unis, la Bank of America fut le pionnier de la reconnaissance de caractères magnétiques E13B en liaison avec l'université de Stanford avec du matériel NCR et General Electric.

En France, la Compagnie des Machines Bull proposa en 1960 un système de caractères magnétiques rappelant le futur code à barres, plus fiable à la lecture (insensible aux décalages verticaux) et moins déroutant à l'oeil.

Le CMC7 fut adopté par l'Association Française des Banques et est encore en usage aujourd'hui.

Par contre l'usage du CMC7 n'a pas franchi la frontière des banques et ses capacités alphabétiques n'ont guère été utilisées.

Détails de l'historique:

 

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E13B characters


notice Bull de promotion
 du CMC7 1961

HISTORY

At the end of the 1950s, banks in all the world were desiring to acquire an automatic system to read checks (bypassing the punched card step expensive and error prone). In the USA, Bank of America had pioneered the task in conjunction with Sanford University, NCR and General Electric in developing E13B magnetic reading system.


In France, in 1960, Compagnie des Machines Bull proposed to use a Magnetic ink bar-code like system, easier for machine reading and closer to symbols end-users were accustomed to.

CMC7 was adopted as MICR by all French banks in the 1960s and is still used to day.

Its usage has practically not invaded others areas than cheks.

       

TECHNOLOGIE
Les documents sont imprimés à l'aide d'une encre magnétisable composée d'oxyde de fer et de vernis.
La forme de chaque caractère est découpée par 7 bâtonnets et 6 intervalles qui peuvent être de deux types, courts ou longs. Un caractère numérique possède toujours 2 intervalles longs, tandis qu'un caractère alphabétique possède soit 1, soit 3 intervalles longs.  
      C'est la position relative des intervalles longs par rapport aux intervalles courts qui constitue le code reconnaissable par la machine.
      Les 15 possibilités offertes par la combinaison utilisée pour la représentation des chiffres sont utilisées pour représenter d'une part les 10 chiffres de 0 à 9 et d'autre part 5 codes de service ou caractères spéciaux.
Principe de la lecture du CMC 7
        Après être passés sous un poste de magnétisation, les caractères défilent sous une tête de lecture semblable, dans son principe de fonctionnement, à celles des tambours et des dérouleurs de rubans magnétiques. 
Les variations du flux magnétique induisent dans cette tête une succession de signaux : aux bords avant des bâtonnets correspondent des impulsions positives et aux bords arrière des impulsions négatives.
      Il est donc possible, en repérant dans le temps les impulsions positives, de mesurer les intervalles entre bâtonnets ; on reconstitue ainsi la structure codée du caractère.
      Autrement dit, on est capable de le reconnaître, soit pour commander des organes mécaniques dans le cas de tri de documents, soit pour le transmettre sous forme d'impulsions émises dans un nouveau code, s'il s'agit d'enregistrer ou de traiter l'information elle-même.. Sécurité de lecture du procédé
On contrôle la vraisemblance de chaque intervalle détecté
• intervalles courts ou longs entre 2 bâtonnets d'un caractère,
• intervalles très longs entre 2 caractères, en vérifiant que leurs longueurs respectent les limites fixées.
Toute anomalie détectée lors de la lecture (impression défectueuse par exemple) commande l'envoi du document en case rebut et l'information correspondante n'est pas prise en considération.
   
La distance entre caractères peut avoir une valeur quelconque supérieure à 0,67 mm. Le pas minimum est de 3,17 mm (1/8 pouce).
Les principales caractéristiques dimensionnelles sont les suivantes
- hauteur du caractère 3,17 mm
- largeur maximale hors tout : 2,18 à 2,58 mm (selon la structure du caractère)
- largeur du bâtonnet :0,15 mm
- intervalles comptés entre bords avant de deux bâtonnets successifs courts
0,30 mm
longs 0,50 mm
- tolérance maximale sur intervalles + ou - 0,05 mm

 


4. Inscription du CMC7 sur les documents

    Selon qu'il s'agit d'un pré- ou d'un post-marquage, le CMC 7
s'imprime
        - en offset,
        - en typographie sur machine à feuille avec numérotage,
        - sur imprimante d'un équipement mécanographique,
        - sur imprimante d'un convertisseur cartes documents.
se frappe :
        - sur machine comptable,
        - sur machine à écrire.

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on notera que les caractères alphabétiques n'ont pas fait l'objet d'utilisation connue

5- Les matériels

 Trieuse-liseuse

    La Compagnie des Machines Bull offre la trieuse-liseuse CMC7, machine d'exploitation à très hautes performances, capable de traiter, soit en marche autonome, soit en connexion Gamma 30, jusqu'à 1.560 documents / minute (la vitesse de la machine est fonction de la longueur des documents).
    L'action d'un commutateur manuel fait passer instantanément la trieuse-liseuse CMC 7 d'un mode de fonctionnement à l'autre.

   La trieuse-lieuse CMC 7 possède :

   * une chaîne de lecture des caractères CMC 7, 
   * des circuits d'analyse et de décodification,
   * des circuits de sélection de cases,
   * 13 cases de réception (10 pour tri décimal, 2 pour sélections logiques, 1 pour rejets).

      En marche autonome, la trieuse-liseuse
CMC 7 trie les documents pour les acheminer vers les services destinataires ; elle est en outre capable de sélectionner, dans Uri groupe, ceux des documents qui portent certaines indications.
En connexion Gamma 30, la trieuse-liseuse CMC7 alimente l'ensemble à traiter l'information ; fonctionnant en liseuse, elle conserve cependant ses possibilités de sélection, en fonction d'instructions fixées par le programme Gamma 30.
Elle constitue un élément d'entrée d'autant plus intéressant que le cmc 7 supprime une mise en forme des données préalable à leur introduction en machine.

La trieuse-liseuse CMC 7 connectée au Gamma 30 et l'entrée directe des chèques en comptabilité

        L'exemple de traitement que nous présentons aujourd'hui concerne les chèques bancaires Il a été choisi en raison de l'importance des chèques dans la vie économique des nations et du volume de leurs mouvements (près d'un million par jour à Paris). Cet exemple ne présente pas de caractère limitatif, car des systèmes fondés sur des principes analogues pourront être appliqués aux quittances des grands services publics (gaz, électricité, téléphone ... ) et à beaucoup d'autres sortes de documents.
        Au stade du traitement envisagé, les chèques tirés sur les caisses de la banque proviennent soit du guichet, soit de la chambre de compensation. Leur cumul est connu et porté sur une pièce récapitulative écrite en CMC7.
        La machine, fonctionnant en autonome, classe les chèques par agence et par numéro de compte.
        Le déroulement de deux unités de traitement va permettre au Gamma 30, dont la trieuse-liseuse CMC 7 constitue un élément d'entrée à très hautes performances, d'établir le ruban "chiffrier" et le ruban "écritures".

        La connexion d'une trieuse-liseuse CMC 7 et du Gamma 30 permet donc l'entrée quasi automatique des chèques en comptabilité, et l'ensemble électronique peut, dès lors, traiter la suite classique des opérations qui vont jusqu'aux avis d'arrêté de compte, en passant par les extraits et les échelles d'intérêts.

Les chèques, sont pris en charge par la trieuse-liseuse CMC 7 à la vitesse de 1 260 documents / minute (longueur d'un chèque 187 mm).
Lors de la constitution du ruban chiffrier, le Gamma 30 :
        - contrôle automatiquement le chiffre-clé du numéro de compte de chaque écriture ;
        - élimine les éventuels documents étrangers au traitement en cours ;
- cumule les montants des chèques et vérifie que ce cumul est bien égal au total porté par la pièce récapitulative,

Le ruban chiffrier obtenu lors du déroulement de UT, est relu en marche arrière - pour éviter le temps mort du rembobinage - et donne naissance à une liste des écritures (à raison de 3 écritures par ligne, le numéro de case de tri est imprimé en regard). Les éventuelles erreurs constatées lors de la transcription sur ruban en UT, commandent l'impression d'un code erreur en face de l'écriture erronée, et celle d'un numéro de repérage. Le programme du Gamma 30 assure, en outre, la détermination de la date de valeur, le calcul des totaux par agence et la vérification de leur cumul avec le total général porté par la pièce récapitulative.
 

 


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trieuse de chèques CMC7 mécanique Burroughs 1963 électronique CMB connexion Gamma 30

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La trieuse-liseuse a également été connectée au GE-400. L'installation particulière du Crédit Lyonnais a utilisé 3 systèmes GE-400 responsables du pilotage des trieuses connectés à un GE-600.

 

Liseuse de Chèques LD1

Bull-General Electric a développé et mis en production à l'usine de Belfort la LD1 liseuse de chèques CMC7 ayant un format voisin d'un lecteur de cartes, mais ne disposant pas de la possibilité de tri. Le nombre de LD1 produites a été de 225 entre 1964 et 1976. 

 

Honeywell trieuse-liseuse H-234X

La connexion au Level-64 de la trieuse-liseuse de chèques devait permettre une vérification complète du chèque avant sélection de la case de réception. Une chaîne relativement complexe a dû être développée qui, afin d'éviter de monopoliser le processeur central pendant les opérations de lecture, utilisait le processeur du contrôleur unit record de  l'URC. Un compilateur de langage spécifique au type de vérification souhaité a été développé sous GCOS64 et le programme objet résultant était dynamiquement chargé dans l'URC. Puis, ce programme était interprété dans l' "attachement H-234X" qui ne communiquait au programme utilisateur GCOS que les données pré-traitées dans l'URC.
Réussie techniquement, cette connexion n'a pas eu de succès commercial significatif, le marché s'orientant plutôt vers un pilotage par des mini-ordinateurs dédiés.

Lecteur-Encodeur de chèques

CII-Honeywell-Bull a produit entre 1978 et 1980, à l'usine de Belfort,  une série de machines de saisie LID1, LID2, LID3 pour un total de 320 exemplaires.