Historique CMC7

Les opérations de saisie pour les chèques rédigés de manière manuscrite sur des documents éventuellement préimprimés représentaient une lourde charge pour les organismes bancaires ou assimilés qui devaient résoudre le problème de compensation et ne disposaient pas encore de télétransmission.

Les banques essayèrent des solutions variées à la fin des années 1950:

  • chèque en format de carte perforée (USA)
  • bordereau magnétique en marge du chèque (Postes Belges, Bell)
  • bande perforée adjointe au document pour saisie locale
  • encre fluorescente lisible en UV (Burroughs 1952)
  • pavés d'encre magnétique au dos du formulaire (Bull 1952)

La solution la meilleure semblait être celle de caractères magnétiques également lisible par l'être humain.
Deux ébauches magnétiques émergèrent en 1955: IBM proposa un codage sur 2 rangées de 4 positions et Bull proposa un code à bâtonnets (2/6). Elles ne résolvaient pas le problème de la lisibilité manuelle.

NCR et General Electric installèrent à Bank of America un système qui devint le modèle du standard E13B adopté par l'American Bankers Association en avril 1959. E13 B sera adopté par les banques britanniques en décembre 1960.
Deux autres alternatives furent proposées en Europe: le code FRED créé par le britannique EMI et le CMC7 inventé par la Compagnie des Machines Bull et expérimenté par le Crédit Lyonnais à partir de mars 1960.

Les inconvénients du code E13B étaient sa limitation aux caractères numériques et des contraintes serrées en matière d'impression. Le code FRED où le caractère est formé de 5 bandes verticales plus ou moins épaisses a le défaut de manque de redondance et est aussi limité aux chiffres. 
Le code CMB -qui deviendra le CMC7- décompose chaque caractère au moyen de bâtonnets définissant 6 intervalles visibles à travers un cache reproduisant le forme du caractère. Une première version qui modulait la largeur des bâtonnets échoua en raison de problèmes de tolérances d'encrage. Elle fut expérimentée entre  mars 1960 et octobre 1960 sur une trieuse F5 (300 ch/min). 
La version définitive du CMC7 propose des intervalles de largeur variable entre des bâtonnets de largeur fixe. Elle est entrée en service au Crédit Lyonnais en janvier 1961.

Bull proposait une trieuse liseuse TL.330 à 300 ch/min et un projet de TL.900, NCR proposait la trieuse Pitney-Bowes 750 doc/min qui faisait l'objet du contrat Bank of America (NCR304, GE210), Burroughs offrait une trieuse plus performante à 168 doc/min, tandis qu'IBM offrait sa trieuse 1210 connectable au 650, au RAMAC ou à la 1401 et proposait aussi la lecture optique avec sa trieuse/liseuse 1418 plus onéreuse que ses concurrents.

Le système CMC7 exigeait d'autre part une imprimante à encre magnétique pour imprimer les constantes d'un chèque (numéro et index du compte) et une imprimante de post-marquage pour remplir les valeurs et le numéro de compte crédité. Les machines privilégiées par Bull étant Adrex et Olivetti.

 


codage numérique CMC7
x intervalle long entre bâtonnets

©d'après la notice Bull  par J Barbou des Courrières février 1961