CII

Iris 50/60

système d'exploitation SIRIS 2

 

1-NAISSANCE DE SIRIS 2.

A la création du Plan Calcul, il était prévu une gamme de 4 machines compatibles: P0, P1, P2, P3. En fait, la CII décidera de développer la machine P3 dans la continuité de la machine XDS Sigma7, rebaptisée 10070 et dotée d'un système d'exploitation de gestion qui sera SIRIS 7, mais cela c'est une autre histoire. Les trois machines restantes seront, elles, compatibles. La première développée est celle du milieu: P1. elle deviendra l'IRIS 50. SIRIS 2 va donc être le système d'exploitation de cette machine. L'objectif visé est le DOS d'IBM. Mais un DOS amélioré, avec l'usage un certain nombre de défaut étant apparus dans DOS.

2-Rappel sur la DESCRIPTION DE L'IRIS 50.

L'IRIS 50 est une machine moyenne positionnée en face de l'IBM 360/50. Elle utilise des instructions de longueur fixe (32 bits), des disques à secteurs de longueur fixe (256 octets), elle a des segments qui ont une longueur de 64K (au lieu de 4K chez IBM, et cela c'est un gros progrès), par contre sa capacité mémoire est limitée à 256K, et cela apparaîtra vite comme une limitation importante.

3-DESCRIPTION DE SIRIS 2.

SIRIS 2 a cherché à remédier aux défauts constatés sur l'IBM DOS:

  • - SIRIS 2 admet 14 partitions au lieu de 3 chez DOS, sur ces 14 partitions, 1 dite "arrière-plan" permet l'enchaînement des travaux, les autres ne le permettent pas, mais certaines d'entre elles peuvent être déclarées temps réel.
  • - Les programmes ne sont pas édités à une adresse fixe comme sur DOS mais sont en IMT (image mémoire translatable) et c'est le chargeur qui effectue la création des adresses de mémoire réelle au moment du chargement. En conséquence la dimension des partitions peut être modifiée à chaque lancement de système.
  • - Une grosse amélioration pour le programmeur est l'utilisation du symbole % pour référencer le segment courant (pour le chargement de la base en particulier). De ce fait le programmeur n'a plus à ce soucier du numéro du segment courant, ce qui était une lourde contrainte sur le DOS. C'est l'éditeur de liens qui remplace ce symbole par le bon numéro de segment. Un autre avantage apporté par IRIS 50 sur le 360 réside dans le fait que les segments ne sont pas limités à 4096 octets mais peuvent atteindre 64K, ce qui limite beaucoup les rechargements de bases.

4-CALENDRIER.

La convention du Pan Calcul prévoyait que le logiciel de P1 devait être livré fin 1969. La recette sera effectivement prononcée dans les derniers jours de l'année 1969. La première livraison en clientèle aura lieu en février 1970, mais il faudra toute l'année, et de nombreuses versions pour arriver à un système réellement conforme aux spécifications et ayant une fiabilité correcte. A cette époque on ne livrait pas de corrections mais un nouveau système à chaque fois! Quand un client était vraiment bloqué, on lui corrigeait son système.

Cette première version fût la V00. Au cours de 1970, allaient se succéder les versions V10, V11, V12. Cette dernière livrée mi-décembre fût la première apportant la totalité des spécifications initiales.

 

Siris 2 operating system


Siris 2 was designed as a rival of IBM DOS attempting to reedy some of weaknesses of DOS.


Siris 2 supported a maximum of 14 partitions (vs. 3 in the original DOS). One partition, the background partition supports batch job stream. Other were operator controlled and could be permanent ("real time")


The Linkage Editor transformed a segment name into the loading of a base register and a segment number, freeing the programmer of memory allocation constraints.


Siris 2 first version (v00) was commissioned by Plan Calcul at the end of 1969 and first shipped in February 1970. Siris 2 v1.2 shipped mid-December 1970 was the first release respecting the original specs. In the mid-time bug fixing was made on a custom basis for each Iris 50 user.
Siris 2 had built-in limits, noticeably 16-bits system tables that were a major drawback for the Iris 60.

 

système d'exploitation   SIRIS 3

 1-NAISSANCE DE SIRIS 3.

Le plan Calcul avait prévu au dessus de P1 (l'IRIS 50) une machine P2, compatible avec P1 (et non avec P3, qui deviendra l'IRIS 80). Les caractéristiques de P2 sont choisis pour atteindre le niveau de performance prévu par le Plan Calcul pour cette machine et pour remédier aux faiblesses constatées sur IRIS 50. P2 aura une capacité de 1024K, ce qui, à l'époque, paraissait énorme pour une machine de moyenne puissance, et de plus offrira un système de mémoire topographique inspirée de celle du 10070 afin de pouvoir utiliser des partitions de longueur variable (en fait ce dernier dispositif, bien que réalisé, ne sera jamais annoncé; nous en verront la raison ultérieurement). P2 verra le jour sous le nom d'IRIS 60.

Une machine de la taille et de la performance d'IRIS 60 ne pouvait se contenter de SIRIS 2, qui était un DOS amélioré, mais nécessitait un système du niveau d'OS/MFT. En plus des limitations fonctionnelles SIRIS 2 souffrait de limitations cachées, par exemple les tables systèmes étaient sur un demi-mot et non sur un mot d'où des capacités d'adressage insuffisantes à ce niveau de système.

Ceci a conduit, début 1971, à la conception d'un nouveau système du niveau d'OS/MFT mais compatible avec le système du niveau inférieur, SIRIS 2. Compatible cela voulait dire mêmes fichiers, mêmes IMTs, mêmes cartes de commande. Par contre les limitations internes à SIRIS 2 telles la dimension des tables du système seraient levées (tables sur un mot). Ce sera le projet SIRIS 3.

Les principales caractéristiques fonctionnelles de SIRIS 3 sont les suivantes: Les partitions de SIRIS 2 cèdent la place à des régions qui toutes permettent de faire de l'enchaînement de travaux, ceci implique un nouveau moniteur d'enchaînement permettant de gérer des queues multiples et des priorités entre travaux. Dans SIRIS 3 le SGF sera un service système résidant accessible sous forme d'appels système, à l'intérieur de chaque région il sera possible d'effectuer du multitasking, la protection entre programmes sera améliorée et un système de spoolers automatiques appelés, comme toujours à la CII, symbionts sera disponible. Enfin il était prévu la gestion dynamique de la taille des régions grâce à la mémoire topographique.

2-L'ABANDON DU PROJET AU PROFIT D'UN SIRIS 2 Étoffé.

En 1971, SIRIS 3 apparaissait comme le projet majeur de la CII, mais voilà que l'accord UNIDATA est conclu avec PHILIPS et SIEMENS; cet accord prévoit le développement d'une nouvelle ligne de systèmes commun aux trois compagnies. Dans ces conditions SIRIS 3 n'est plus que le système d'une machine intérimaire, qui a une durée de vie limitée et qui donc doit être développé au moindre coût. Pas question cependant de l'abandonner car SIRIS 2 est vraiment trop insuffisant pour IRIS 60 et la compagnie a déja promis à certains gros clients une bonne partie des fonctionnalités de SIRIS 3 et le nom lui-même a déja filtré.

Par chance, en parallèle avec SIRIS 3, la CII avait entrepris le développement d'un symbiont pour SIRIS 2. Le besoin était flagrant pour les gros clients IRIS 50 (n'oublions pas que SIRIS 3 ne pourrait pas tourner sur IRIS 50, pas de mémoire topographique et taille de mémoire, 256K, insuffisante), en outre il devait permettre en cas de retard, prévisible, de SIRIS 3 de faire patienter les clients IRIS 60. Il fût donc décidé d'étoffer SIRIS 2-symbionts pour lui donner les caractéristiques externes annoncées pour SIRIS 3 et de le rebaptiser SIRIS 3. En pratique cela revenait à réécrire le moniteur d'enchaînement, la gestion mémoire et des régions ainsi que la gestion des travaux. Par contre les tables restaient sur 15 bits, ce qui limitait les possibilités du système, le SGF restait incorporé à l'édition de liens, il n'y avait pas de multitasking ni de gestion de la mémoire topographique qui, pour cette raison ne sera jamais annoncée. Par contre SIRIS 3 pourra être exécuté sur les grosses configurations d'IRIS 50, ce qui supprime l'intérêt de SIRIS 2 symbionts qui ne sera donc pas livré. L'opération sera parfaitement réussi, les clients n'y verront que du feu et seront satisfait du produit livré.

3-CALENDRIER

La première version de SIRIS 3, appelée W10, au même niveau fonctionnel que la version V14 de SIRIS 2, sera livrée en clientèle fin Avril 1973. Un an plus tard SIRIS 3 W11, similaire à SIRIS 2 V14.2 est livrée à son tour en clientèle.

Des numérations différentes pour des versions de SIRIS 2 et SIRIS 3 fonctionnellement équivalentes introduisent des confusions, aussi la décision est prise d'aligner la numérotation de SIRIS 3 sur celle de SIRIS 2. On passe donc à la fin 1974, de W11 à W15, qui apporte le support des disques de grande capacité MD 100 (100M octets).

A partir de la V16 seule l'appellation SIRIS 3 subsiste, les fonctionnalités SIRIS 2 étant assurées par un système dépouillé, option de la génération de système. Cette version, livrée en Février 1977 apporte l'accès disque partagé entre deux calculateurs, la reconnaissance automatique de volume, le support des disques MD 200, qui comme leur nom l'indique contiennent 200M octets, et des dérouleurs 3200 bpi.

 © 1997 Marc Lévy 

 

Siris 3 operating system


Siris 3 original project
In 1971, CII started , for Iris 60, a design of a Siris 2 upward compatible operating system competitive with IBM OS/MFT. Siris 2 internals had to be modified (32-bits tables).
Instead of a single background partitions, every "region" should support batch jobs, so a new monitor had to be designed for job management, and a new dispatcher allowing priority scheduling were needed.
Resident File management should be shared by the different programs.
Automatic data entry and data output spoolers ("symbionts" were planned.
Support of Iris 60 "topographic" remapping of memory would provide dynamic memory allocation.


Cancellation of Siris 3 original project

The future of Iris 60 was torpedoed by the Unidata agreement negotiated in 1972 between CII, Siemens and Philips that establish plans for a Unidata common product line, the Series X, where the Siemens BS-2000 operating system was to be the medium-range operating system.
Instead of pursuing the ambitious original plan for Siris 3, CII decided to rename an evolutive version of Siris 2 as Siris 3, the name and some characteristics of which having been disclosed to influent customers.


The new Siris 3 was focused on Iris 50 as well as Iris 60, forgetting features not compatible with Iris 50 (such as "topographic memory"). Symbionts originally designed for Siris 2 were improved to support externally visible functions of Siris 3. A new job scheduler , the memory and job managements were redesigned and reimplemented.
However, system tables remained on 16-bits. File management remained linked to each program. Multitasking and dynamic memory management were forgotten.

Siris 3 operation
The first Siris 3 w10 (functionally similar to Siris 2 v14) was shipped in April 1973. Siris 3 w11 and Siris 2 v14.2 were shipped one year later.
At the end of 1974, both operating systems were given the same w15 index. That version introduced the support of 100MB MD100 disc drives.


Siris 2 was officially discontinued in v16, in February 1977, a system generation option allowed to operate smaller configurations under Siris 3. Siris 3 v16 brought the support of shared discs between two systems, the volume automatic recognition, the support of MD200 200MB discs and the support of PENA-30 3200bpi tapes.
CII had already taken over by Honeywell-Bull and merged into CII-HB. The Unidata alliance was discontinued and it was planned to migrate Iris 50/60 product line to the Honeywell French designed GCOS64 product line (that plan was disclosed as earlier as March 1976)
The upper model of the DPS-7 product line (the DPS-7/80) was to include an Siris 3 emulator that allowed users to operate in a fully compatible mode.