Le Plan Calcul
Le Gouvernement français a pris
l'initiative d'une intervention sur l'industrie informatique entre 1964
et 1966, suite à la prise de contrôle de la Compagnie des Machines Bull
par General Electric. Les objectifs des services gouvernementaux étaient
de maintenir une industrie de production d'ordinateurs, ainsi que
d'assurer les besoins d'une Défense Nationale que le président De Gaulle
voulait plus indépendante des États-Unis.
Les éléments mobilisables étaient,
d’une part une petite compagnie française, la SEA, d’autre part les
filiales de grands conglomérats de l'industrie électronique, notamment
la CAE, qui intégraient des ordinateurs d'origine américaine dans des
systèmes industriels ou militaires.
Le Plan Calcul devait fédérer et intégrer ces éléments dans une champion
national capable de rivaliser dans tous les domaines avec Bull-General
Electric et IBM.
La CII prit une existence légale le 6
décembre 1966 avec un capital partagé entre CITEC à 56.4%, filiale
commune à CSF et CGE qui avait elle-même comme filiale la CAE, Schneider
à 33.3% sous forme d'un apport de la SEA et le groupe Rivaud à 10.3%
(comprenant Intertechnique, resté hors du nouveau groupe, mais qui
possédait une participation minoritaire dans la CAE).
Le premier président fut Jacques Maillet, qui resta cependant président
d'Intertechnique. Le directeur général fut d'abord Robert Rémillon qui
dirigeait la CAE, puis, dès 1968, Bernard Dorléac (en provenance de la
société de missiles SEREB). |
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The
French Plan Calcul
The French government
initiated a State's sponsored initiative in 1965, after Compagnie des
Machines Bull was take-over by GE. It aimed at maintaining a national
computer industry and at sustaining the needs of National Defense that
France wanted more independent from the U.S.
The existing French
structures were a small indigenous computer company - the SEA - and the
subsidiaries of the large French electronic conglomerates, whose
know-how was in the integration of American designed computers into
industrial or defense real-time systems.
Plan Calcul was to
federate and integrate them in a single company, able to compete in all
azimuths with Bull-General Electric and IBM.
CII became a legal
entity on 6th December 1966 by merging SEA and a large part of CAE.
The first chairman was
Jacques Maillet, also founder and chairman of Intertechnique. The
president was initially Robert Rémillon who was the head of CAE.
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La CII naquit dans une
ambiance conflictuelle. Les sociétés mères bataillèrent pour
récupérer les activités de contrôle industriel de la CAE. A
l'intérieur de CII, l’abandon des projets de la SEA et
l'absorption de ses équipes études (particulièrement des
architectes) fut mal vécue (mauvaises relations entre les
dirigeants de la CAE et F.H. Raymond, ancien patron de la SEA).
Le plan calcul avait prévu que ces équipes SEA préparent la
gamme II du Plan calcul. Mais ce volet du Plan s’avéra
incompatible avec l’adoption de la filière d’ordinateurs
américains SDS et le développement de la gamme moyenne Iris par
des équipes animées par des transfuges de Bull.
Le plan calcul fixait des
objectifs plus qu'ambitieux dans l'informatique de gestion pour
la CII. On peut dire que celui de fournir une machine moyenne,
l'Iris 50, a été tenu. Mais cette machine ne dut qu'au support
de la Délégation d'acquérir une place notable dans les
administrations françaises et dans les pays soumis à
l'ostracisme des États-Unis.
Cet appui, à la fois
commercial et financier, fut également utile pour faire une
place décente à une machine d'origine SDS, le 10070 et d'en
dériver une machine multiprocesseur l'Iris 80.
Le Plan Calcul conduisait à
développer deux lignes de produits mainframes, avec des
logiciels incompatibles, auxquels il faut ajouter le support de
mini-ordinateurs d'origine SDS, l'introduction de dérivés de
l'Iris 50 (Iris 60) et le développement d'une nouvelle gamme de
minis (Mitra 15). D’où une faible rentabilité de ces produits |
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The merger leading to
CII implied that CAE’s process control applications were to be separated
from the computer manufacturing.
It was intended that the
SEA’s R&D department became the advanced development group of CII to
prepare a future line of computers. Yet the policy of the dominant CAE
staff assigned SEA’s innovative teams in the backwaters of the company,
while CII’s development were based mainly on SDS computers, and later on
the design by ex-Bull engineers of a novel series of mid-size universal
computers, Iris.
Plan Calcul had assigned
CII with overambitious goals. The objective to develop a medium size
business computer was reached. However, that line would have probably
collapsed without the support of Délégation à l'Informatique into the
French administration market and in socialist countries that were
embargoed by United States.
The support of the
Délégation was key to the commercial success of the CII 10070 (SDS Sigma
7), and to that of its French designed successor Iris 80. |
Il était prévu de répéter le
jeu des fusions pour constituer une entreprise européenne. C'est
ainsi que Siemens, Philips et CII, encouragés par les
gouvernements français et allemand, créèrent
Unidata
en 1972. Siemens et CII se partageant une ligne équivalente au
système S/370 de IBM, Philips se limitant au bas de gamme des
systèmes de gestion.
Le plan produits élaboré par
Unidata partageait la gamme entre CII et Siemens de façon à
permettre des stratégies commerciales relativement indépendantes
pour les deux entreprises: continuation de l'offre RCA/Siemens
d'une part, continuation de la ligne Iris 80 d'autre part.
Cet ensemble de produits
-deux systèmes à produire par CII, un moyen et un gros-
s'ajoutait aux dérivés de l'Iris 60 encore en cours de
livraison et comportait un alignement technique sur les
standards Siemens (sous-systèmes périphériques, et une certaine
compatibilité avec IBM).
La rivalité entre Siemens et
CGE, actionnaire alors minoritaire mais avec pouvoir de blocage,
sur des métiers n'ayant guère à voir avec l'informatique
(turbo-alternateurs, matériel ferroviaire, chaudières
nucléaires, téléphone) amena CGE à explorer une stratégie
alternative à Unidata qui consistait à faire absorber CII par
Honeywell-Bull, et à "vendre" cette stratégie au nouveau
gouvernement de Giscard d'Estaing au début de 1975. Côté
Honeywell-Bull, cette stratégie permettait de desserrer la
dépendance de sa maison mère américaine et lui donnait accès aux
commandes de l'administration française dont l'absence
commençait à impacter sa rentabilité. |
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In the early
1970s, as envisioned in the original Plan Calcul, CII began to
negotiate international agreements, in the perspective of a
European merger. In 1972, encouraged by their governments,
Siemens, Philips and CII created
Unidata.
The Unidata
product plan called for sharing the development of the new
product line between Siemens and CII, allowing each company to
pursue independent marketing strategies : continuation of
RCA/Siemens offering for one side, continuation of Iris line for
the other.
The product set
included two new systems to be developed by CII - one medium and
one large. It was added to the derivatives of Iris 60 and
implied an alignment on Siemens adopted standards (I/Os and
Spectra architecture)
The Unidata
strategy eventually failed mainly through conflicts of interest
between CGE , still an influent shareholder of CII, and Siemens
on other fields (nuclear power plants, telephone etc...). CGE
began to envision an alternative strategy to Unidata that
consisted by having CII taken over by Honeywell-Bull. CGE and HB
succeeded to "sell" the idea to the French Government in 1975. |
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Histoire
de CII
1967-1969
1970-1971
1972-1975

Histoire
de Sperac |
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milestones
of CII History
milestones
of Unidata History |