Bull    General Electric    Honeywell

GCOS

(1964-200x)

Le nom de GCOS est intimement lié à celui des systèmes dits "propriétaires" développés à l'intérieur du groupe Bull. Il correspond à celui des systèmes d'exploitation modernes réalisés presque entièrement à l'intérieur du groupe.
The name GCOS is bound to proprietary systems developed internally within the companies now into Groupe Bull. It corresponds to modern operating systems designed and almost exclusively develop internally.
Le nom de GECOS a été créé pour désigner le système d'exploitation du système GE-635 de General Electric introduit en 1964. L'acronyme représente General Electric Comprehensive Operating System.

L'adjectif Comprehensive ne signifie pas "facile à comprendre" mais "très complet" . GECOS II (sa première version commerciale) partageait avec l'OS/360 et l'Univac EXEC8 l'ambition d'être un système d'exploitation occupant en permanence le système et capable d'assurer l'environnement de tous les types de travaux, à la différence de la plupart des ordinateurs antérieurs qui  nécessitaient le plus souvent de réinitialiser le système pour des types de travaux différents.

GECOS II rencontra cependant des problèmes qui nécessitèrent une refonte du noyau du système qui s'appellera GECOS III et qui ajoutera à la multiprogrammation de programmes batch, un sous-système time-sharing et le support d'applications dites temps réel. Une véritable ligne de produits couvrant un nouveau processeur le GE-655, sera disponible en 1969.

The name GECOS was created for the operating system of GE-635 introduced by General Electric in 1964. It stands for General Electric Comprehensive Operating System.

GECOS II (its first delivered version) was with OS/360 and Univac's EXEC8 a system aiming to be permanently into the system able to host all the types of jobs at the difference of previous jobs monitors that handled one job at a time and had to rebooted at the end of the job stream or for executing different kinds of jobs.

GECOS II, however, encountered problems that lead to a complete revamping of the system kernel and to a new system named  GECOS III. GECOS III added to multiprogramming batch jobs a time-sharing subsystem and the support of teleprocessing applications. The product line was extended to a new model of processor GE-655 available in 1969.

 

Le système développé avec le MIT et les Bell Labs prit le nom de MULTICS sur une version modifiée du processeur le 645. Le 645 pouvait fonctionner en mode 635 sous le système GECOSIII, ce qui est à l'origine du "bit GCOS" de UNIX, héritier de Multics.

Un autre système lui aussi sur un processeur modifié au Laboratoire Central de GE à Schectady se verra gratifié d'un système GECOS-IV.

Toshiba a acquit la licence de la ligne GE-600 mais ne semble pas en avoir pris le contrôle avant sa fusion avec NEC en 1970.

The software system developed with MIT and Bell Labs took the name of MULTICS on a modified processor version, the GE-645. The GE-645 was also able to work in GECOS mode, what is the origin of the "GCOS bit" on UNIX a descendant of Multics.

Another experimental operating  system, named GECOS IV,  on a modified GE-600 processor was developed in Central GE Laboratory in Schenectady. 

Toshiba was a licensee of GE-600 product line, but does not seem to have introduced its own version before the NEC-Toshiba merger in 1970.

Le passage sous le contrôle de Honeywell en 1970 a impliqué un renommage du système d'exploitation qui a pris alors le nom de GCOS 3 pour General Comprehensive Operating System tandis que les matériels prenaient le nom  de la ligne H-6000.
When Honeywell acquired the GE computer assets in 1970, it became necessary to change the name of the operating system into GCOS  3 standing for General Comprehensive Operating System, while hardware took the name of H-6000.
Au début de 1974, Honeywell s'apprêta à annoncer de nouveaux systèmes développés sous les noms de code NPL level 1 et level 2 respectivement à Milan et à Paris. Il avait réduit les ambitions initiales de la NPL (essentiellement héritée de General Electric), avait cependant arrêté la ligne Honeywell H-200, le GE-400 et le GE-100. Il désirait faire une annonce spectaculaire du type de celle de l'IBM S/360 et pour cela décida de baptiser de manière consistante les machines nouvelles et les machines dont la commercialisation était maintenue, c'est à dire les petits systèmes de la série 50 de Honeywell-Bull et les grands systèmes de la série 6000 développée à Phoenix. Si ces machines avaient des éléments en commun (en particulier des périphériques et certaines technologies) leur compatibilité en matière de logiciel était pratiquement inexistante. Des efforts au niveau de l'apparence externe (JCL) et de la compatibilité des programmes au niveau source et la dissimulation du code binaire et des interfaces internes des nouvelles machines NPL ont été menés pour offrir un "computational theater" facilitant une migration éventuelle des clients entre systèmes. 

L'ensemble fut appelé Series 60 et chaque ligne de produits prit le nom de niveau (Level). Le Level 61 était l'ancienne ligne 50 de Honeywell-Bull, la NPL italienne devenait le Level 62, la NPL franco-américaine devenait le Level 64, l'ancienne ligne H-6000 de Phoenix devenait le Level 66, la version du 6000 modifiée pour Multics était aussi rebaptisée Level 68. Lorsque Honeywell introduisit sa nouvelle ligne de Minis en 1975, elle prit le nom de Level 6.
Quant au nom des systèmes d'exploitation, ils prirent chacun le nom de GCOS, à l'exception du Level 68 qui garda celui de MULTICS. Mais cet habillage commercial ne cache pas que GCOS61, GCOS62, GCOS64, GCOS66 et GCOS6 sont des systèmes d'exploitation différents tournant sur des machines distinctes.

NEC, auquel s'était joint Toshiba, procéda aussi en 1964 à une annonce de ses systèmes qui comprenaient des versions japonaises du 62, du 64 et du 66 qu'il appela ACOS, ce nom étant utilisé à la fois pour les processeurs et pour le système d'exploitation. La version NEC du Level 64 s'appelait par exemple le système ACOS450 tandis que GCOS62, 64 et 66 s'appellent  respectivement ACOS2, ACOS4 et ACOS6 .

In the beginning of 1974, Honeywell was preparing the announcement of two new systems known internally as NPL Level 1 and Level 2, respectively manufactured in Milan and Paris. Honeywell had reduced the ambitions of NPL (inherited from GE), but had stopped current product lines (H-200, GE-400 and GE-100). It was planning a fanfare announcement à la IBM S/360 and decided to rechristen consistently new and maintained old machines (Series 50 small systems in Honeywell-Bull, large H-6000 systems from Phoenix). All those machines had some common technology and some common peripherals, but they stood from a software point of view almost completely incompatible. An effort was done at the external visibility of software (JCL and source programs). The binary code and internal interfaces of the new systems were systematically hidden to offer a "computational theater" the utility of which being limited to the possibility of a smooth migration between systems.

 

The set of systems was named Series 60 and each product line took the name of Level. Level 61 was current line 50 of Honeywell-Bull, the Italian NPL became Level 62, the French NPL Level 64, the current Phoenix H-6000 Level 66 and  its Multics variant was also renamed Level 68. When Honeywell in 1975 introduced its New Minicomputer Line, it was named Level 6.
The operating systems of those "Levels" took all the name of GCOS, with the exception of MULTICS. That window dressing did not succeed to hide for long that GCPS 61, GCOS 62, GCOS 64, GCOS 66 and GCOS - were different operating systems running on distinct hardware.

NEC, that was joined by Toshiba, also announced ACOS product line with Japanese versions of 62, 64 and 66. They used the name ACOS for both the hardware and the software. The  NEC version of Level 64 was for instance named ACOS450 system, while GCOS62, 64 and 66 ware named respectively ACOS2, ACOS4 and ACOS6.

Le nom des systèmes d'exploitation évoluèrent en parallèle par la suite:
GCOS3 rebaptisé GCOS66 devint rapidement GCOS8 au moment de la divergence des matériels supportant GCOS et MULTICS (extensions NSA). Mais ce changement de nom ne fut suivi que plus tard de l'introduction d'un nouveau noyau qui avait été développé tout d'abord par les équipes Toshiba (alias NECTIS).  
L'arrivée des modèles d'origine NEC entraîna l'abandon des machines DPS-8 et DPS-88 et l'introduction des DPS-90 puis 9000, tandis que les modèles d'entrée de fabrication phoenicienne puis française gardaient jusqu'en 1994 leur nom de DPS-8000.

GCOS64 fut rebaptisé GCOS7 au moment de l'annonce du DPS-7 à la fin des années 1970, il a inclus le support du biprocesseur en en 1982 mais le noyau n'en fut sensiblement modifié (pagination) que dans la version livrée en 1987 avec le processeur d'origine NEC du DPS-10x7.

GCOS62 fut rebaptisé GCOS4 sans grand changement de structure au moment de la sortie du nouveau modèle DPS-4.

GCOS7 et GCOS8 ont poursuivi leur vie sur les systèmes DPS-7000 et DPS-9000 . 
Sur le DPS 7000, un environnement ouvert est ajouté, Open 7 (un Unix en code DPS-7000), permettant en particulier de développer un grand nombre de fonctions d'interopérabilité.  

A partir de 2001, le firmware interprétant l'interior decor de GCOS 7 est réécrit pour permettre son exécution sur architectures Intel 32 et 64 bits en environnement Windows (programme Diane. XTA Extended Twin Architecture).
 En 2004, c'est GCOS 8 qui est à son tour porté sous forme de machine virtuelle dans l'environnement Linux sur Intel 64 bits (programme Helios). Ses fonctions d'interopérabilité, en partie communes avec celles de GCOS 7, sont également fortement étendues. 
En 2005, les NovaScale 7000 et 9000 sont les nouveaux haut de gamme, qui leur permettent d'optimiser simultanément les exploitations sous GCOS, Linux et Windows.


 

The names of the operating systems evolve in parallel subsequently:
GCOS3 rechristened GCOS66 was renamed GCOS8, sometimes after the introduction of a new addressing scheme (different from MULTICS's). The support of the new functions and a new kernel was introduced some time later (it was first drafted by Toshiba's team (in NECTIS).
In 1983, Honeywell brought in models from NEC to substitute for DPS-8 and 88 and named them DPS-90 and DPS-9000, while small models manufactured from Phoenix and France kept their DPS-8000 name.

GCOS64 was renamed GCOS7 at DPS-7 announcement at the end of 1970s, It introduced the support of multiprocessors in 1982 but the kernel was only revamped (using paging) in the 1987 version shipped with a NEC supplied processor DPS-10x7.

GCOS62 was renamed GCOS4 with limited changes at the time of the new hardware model DPS-4 in 1978.

GCOS7 and GCOS8 are continuing their life on DPS-7000 and SPS-9000.
On DPS-7000, an UNIX "open environment", Open 7, has been added, allowing many interoperability functions.
Starting in 2001, the firmware interpreting the GCOS7 decor has been ported to Intel 32 and 64 bits architecture, (Diane program, alias XTA Extended Twin Architecture).
Starting in 2004, GCOS8 has been ported to Intel 64-bits architecture as a virtual machine under Linux (Helios program). Its interoperability functions, some being common to those of GCOS7, were largely extended.
In 2005, the new Novascale 7000 and 9000  servers are the new high end machines running simultaneously GCOS, Lunix and Windows applications.
 

 

 

Jean Bellec © 2006