Bull
Systèmes Ouverts
Histoire
René Chevance a rédigé une importante contribution pour une histoire détaillée de l'intervention du groupe Bull dans les systèmes standards depuis les années 1980 jusqu'au milieu des années 1990.
Bull a commencé à intervenir sur le marché des systèmes ouverts avec
En mai 1987, une convergence formelle eut lieu sous
l'égide d'une structure filiale Bull-XS sous la direction de Lucio Pinto pour
lancer le DPX/2 sur la base du Motorola 68030: Echirolles développant un modèle
EL (entry level) et Pregnana un MR (medium range) quadri-processeur.
A cette époque, se déroula la "guerre des UNIX" où DEC, IBM et Bull
se liguèrent contre AT&T qui manifestait des prétentions informatiques et
où fut lancée la coopérative OSF de l'Open System Foundation. OSF ne chercha
pas à unifier les architectures sous-jacentes et se perdit dans les couches
supérieures de UNIX (Motif, DCM), sans prendre parti sur les propriétés
réseau (TCP/IP ou ISO). Microsoft, qui était devenu propriétaire de son Unix
sur PC (Xenix) était en train de développer Windows/NT, prit le parti de
défendre OSF jusqu'au moment où IBM sembla pouvoir imposer AIX au consortium
OSF. L'abandon par AT&T de son informatique (cédée à NCR et à Novell)
signifia la fin de cette guerre qui impacta peu les clients, chaque
constructeur introduisit son dialecte d'Unix. Au BOS-X des machines à base de 680x0, Bull ajoutait
le Risc OS de la société Ridge.
Bull adopta un certain temps l'architecture MIPS
espérant que c'était l'architecture des serveurs futurs ne laissant à Intel
et à Motorola que les ordinateurs personnels. Bull commença à planifier une
gamme de serveurs avec le R4000 et essaya de mettre à son catalogue le R6000 (mini
ordinateur
en technologie de mainframe de la génération précédents). MIPS tomba sous la
coupe de SGI (qui avalant aussi Cray ne sut pas laisser MIPS poursuivre les
plans de livraison du R4000). La maintenance d'un système UNIX sur une
architecture propriétaire montrait aussi ses limites, le port d'applications
comme celles de bureautique ou de graphique étant le plus souvent très
onéreux, ces programmes n'étant distribués qu'en binaire.
C'est ainsi que Bull se mit à la recherche d'un
partenaire sérieux et durable. NEC était un candidat possible, allié à Bull
dans les mainframes, mais NEC n'avait pas suivi Bull dans la "guerre
des Unix" et était resté fidèle au portage de la version AT&T. A la
différence de Bull, NEC n'avait pas de plan pour étendre UNIX au delà des
stations de travail. De plus, le Japon n'était pas en odeur de sainteté
auprès des autorités françaises de l'époque. Un ministre de l'industrie
devenue premier ministre traitait les japonais de "fourmis
jaunes".
Hewlett-Packard offrit à Bull son architecture HP-PA
et son HP-UX, tandis que IBM proposait la licence de AIX et du PowerPC (ce
dernier venant d'être adopté par Apple et était supporté par Motorola).
Après des péripéties, ce fut l'offre IBM (PowerPC
et AIX) qui fut retenue au début de 1992.
Cependant l'anarchie régnant sur le monde UNIX laissa le terrain libre pour une version libre de droits, le système Linux qui, porté sur d'abord sur simple ordinateur personnel, a montré sa capacité d'être porté sur d'autres architectures (Alpha de Digital, au début) mieux que d'autres versions d'Unix (comme AIX) ou que Windows/NT (initialement multi-plate-formes). Cette suprématie de Linux sur le monde des serveurs systèmes ouverts devint évidente vers 1995/1996, tandis que Microsoft arrivait à freiner sa progression dans le domaine des ordinateurs personnels.
Par la suite, Hewlett-Packard annonça l'abandon du HP-PA au profit de l'architecture P7, qui s'appellera plus tard Itanium, développée en commun avec Intel. NEC a collaboré avec HP pour quelques systèmes HP-UX au Japon. Un consortium PowerPC lancé avec l'aide de Bull à Billerica ne sut pas étendre les retombées de cette architecture au delà des clients initiaux si l'on excepte les systèmes automobiles vendus par Motorola (maintenant Freescale). IBM changea de management et se lança seul dans les superordinateurs à base POWER, et divergea des plans originaux pour l'émulation des AS/400 et 390.
Bull constatant l'omniprésence de Intel comme créateur
de processeurs , tirant partie des architectures RISC sans compromettre la
compatibilité des logiciels, se rapprocha de cette compagnie. Intel a eu une
stratégie hésitante sur le 64 bits en livrant confidentiellement un premier
processeur Merced décevant sur le plan performances et ses contraintes de
refroidissement. Intel décida de réserver la ligne Itanium à ses serveurs de
haut de gamme et de calcul scientifique et à abandonner l'idée d'une
émulation x86 à un prix acceptable aux utilisateurs de PC. Intel avait
cependant décidé de fournir à ses clients OEM des cartes mères comportant
jusqu'à 4 processeurs, le cache et des circuits de liaison avec la mémoire et
les entrées-sorties, ce qui diminuait la valeur ajoutée des fournisseurs de
petits serveurs. Bull à la recherche d'activités pour ses équipes matériel
(il avait songé à les vendre en 1996-97) entreprit en étroite collaboration
avec Intel un chip permettant d'associer plusieurs cartes à 4 processeurs Intel
pour en faire un système à haut niveau de multiprocessing. C'était une étude
surgie à la fin des années 1980 dès que la réalisation d'un processeur
DPS-7000 en un chip eût été possible. C'est ainsi qu'est né le projet FAME
sur la base de processeurs Intel Itanium et qui a donné lieu au système
Novascale.
Comme le bas de gamme AIX avait de grosses difficultés à concurrencer les
serveurs dérivés des PC, Bull qui venait de vendre à NEC sa division Zenith
Packard Bell, y compris une part de l'usine d'Angers, mit à son catalogue des
serveurs à base de Intel x86 introduits au Japon vers 1995 et évoluant au fur
et à mesure des améliorations des processeurs Intel et de la disponibilité
des versions d'OS (Linux et Windows Server)
Offre 2005-2006
Bull a conservé après 2000 une offre de serveurs mais a renoncé à posséder une offre significative propre d'ordinateurs individuels à partir de l'abandon de Motorola dans ce domaine et de la cession de son activité Zenith Packard-Bell à NEC. Les serveurs sont tous conçus et fabriqués en collaboration avec les grands noms de l'industrie.
L'offre serveurs comprend trois segments qui diffèrent par l'architecture de leur(s) processeur(s):
Les serveurs Express 5800 Xeon sont développés
par NEC (assemblage de plaques d'origine Intel). Ils opèrent sous Windows
Server 2003 (à l'origine Windows 2000 Pro) ou sous Linux, avec possibilités de
multi-systèmes avec VMware. Le système GCOS7 Diane est construit
sur une base matérielle de ce type au dessus d'un système de base Windows.
Cette offre a été adaptée sous la forme des Serveurs lame Novascale® .
Une lame peut comprendre jusqu'à 4 processeurs Xeon.
Les serveurs Escala sont développés par IBM et sont dotés du logiciel AIX.
Les serveurs Novascale® sont développés dans des
configurations 1 à 4 processeurs par Intel et au delà par Bull (architecture
FAME). Chacun des nœuds du système supercomputer HPC -High Performance Computing- (Tera 10) possède
les mêmes principes d' architecture que les autres Novascale. Le système
d'exploitation est Linux (Windows étant également disponible sur les petites
configurations).
Les Novascale® 4000 sont soit des serveurs d'applications soit des
membres de clusters HPN. Ils comportent jusqu'à 4 processeurs Itanium 2.
Les Novascale® 5005 comportent jusqu'à 32 processeurs Itanium 2 et
sont complètement partitionnables.
Le système Novascale® 9000 est un système dont le matériel est
standard et qui exécute le système d'exploitation et les programmes
utilisateurs GCOS8 dans une partition DPS-9000 sous Linux.
Le système Novascale® 7000 correspond au même matériel et
exécute le système d'exploitation et les programmes utilisateurs GCOS7 dans
une partition DPS-7000 sous Windows (interface GCOS-hôte identique à Diane).
L'assemblage de la série Novascale est faite par Bull dans son usine d'Angers.
La famille des entrées-sorties de ces systèmes est identique, fondée sur le PCI-X de Intel et des produits connectés sur des liaisons GigaEthernet.
La plupart des liens cités dans la phase historique sont vers la version anglaise de l'encyclopédie libre Wikipedia. Si leur documentation est remarquable, le contenu n'en engage que les auteurs.